Marseille
Marseille.
Sa chaleur étouffante. Celle du dehors et celle des gens. Et le glaçon fond tout doucement. Les couchers de soleil sur des toits interdits. Des vagues dans la gueule à 1h du matin. L’eau complètement gelé de la douche qui te réveille tous tes membres en même temps. Les innombrables moments où je me fais violence pour ne pas t’appeler. Les remises en question toute en douceur. Ce rêve dégueulasse qui s’est répété deux fois. Toi, dans les bras d’une peau de vache qui proclame que je n’ai aucun droit. Ni de t’appeler n’y de te voir, ni de t’avoir. Avec sa petite voix véreuse et son accent du quartier. Et toi qui me dis « désolé » sans aucun autre préavis. Toi qui te retourne et qui lui donne raison. Se réveiller en transpiration alors qu’il fait déjà 35° dehors, c’est presque de la torture. Se rendormir quand même et recommencer ce même rêve dégueulasse. Mais cette fois la fille est gentille et tu es amoureux. Me réveiller et y repenser, et ne pas se sentir aussi triste qu’à l’intérieur du rêve. Penser très fort que c’est sûrement prémonitoire, malgré tout. Que tu as surement fricoté avec je ne sais qui cette nuit. Et me dire « si c’est le cas tant pis ». Qu’est ce que je peux bien y faire ? Qu’est ce que je veux bien y faire ? Rien. Si on doit s’aimer, on s’aimera dans les règles de l’art. A force de distance et de travail sur nous même. A se prouver tout et son contraire. A soi même et à l’autre. Un point c’est tout.
Le but du jeu c’est d’être bien, et si ce n’est pas avec l’autre c’est au moins avec soi même.
J’ai une tendresse infinie pour toi. Pour la personne que tu seras. Je la vois toujours aussi distinctement que ce pauvre soir d’avril où pour la première fois je t’ai disséqué le cerveau assis sur un banc. Je tai vu. Ce sentiment là démonte la gueule à toutes les horreurs que tu as déjà pu faire. Il me fait t’écrire à toi, encore et toujours à toi. Alors que je suis partie pour te fuir. T’oublier. Et retrouver au milieu de ces rues en zig zag. Toutes en montées et en descentes. Où j’ai bien pu passer. Retrouver dans ces rues toutes nouvelles et de toi, et de moi, ces petits cailloux qui appartiennent à mon cerveau que j’ai semé partout. A force de te courir après sans jamais me retourner, ils sont tombés de mes poches. Et maintenant j’ai besoin de moi. Alors je n’ai pas le choix. L’obligation morale de surtout ne pas rester le déchet de moi-même. Retrouver les cailloux. Tous les cailloux. Savoir finalement, à quoi ressemble ce foutu puzzle, une fois que tout est bien remis à sa place.
Et puis il y a des soirs où je trouve ça dure. Où je suis déçue de moi et de mes efforts minables qui ne sécrètent que mes silences. Au milieu du monde des autres. Et je voudrais tes bras. Ta putain d’odeur à l’intérieur de mes poumons. Ton corps tout entier pour un mini suicide. Juste quelques minutes. A se foutre de la chaleur qu’il fait et de nos peaux qui dégoulinent. Prendre le risque que ça me tue.
Et alors juste après, je souris que tu ne sois pas là. Que tu sois trop loin pour être disponible. Parce que je ne veux pas mourir. Et c’est ce que tu es pour moi. Tu es ma petite mort. Tu m’as pris Trois ans. Tu as pris mon amour propre et ma confiance en moi. Tu as pris ma concentration. Tu as pris la moitié de mes envies. Le trois quart du peu de talent que j’avais réussi à trouver. Tu as même bousillé tout l’intérieur de mes organes pour y mette toutes les merdes que tu ne voulais plus porter tout seul. A tel point que j’ai du mal à respirer convenablement. Je ne suis pas vide, je suis encombrée. C’est comme si à chaque fois que ton corps faisait partie du mien, je signais inconsciemment et avec la plus belle de mes naïvetés un contrat de plus qui te donnait tous mes droits. Le droit de prendre mon meilleur et de donner ton pire. Et alors, le plus dure, c’est de savoir que tout ça a été fait dans la plus grande des légalités. Ce n’est même pas ta faute. C’est la mienne.
Ecrit par ryne, le Mardi 6 Juillet 2010, 14:59 dans la rubrique "Actualités".
Commentaires
aphone
09-07-10 à 03:53
Bon alors tu sais, des fois j'lis et j'commente pas tout de suite, parce que genre je suis dans un état de tristesse ou que j'me dis que j'vais dire des conneries. Quand j't'ai lu tu m'as fait pleurer, j'trouvais ton texte trop beau (en plus, tu fais beaucoup moins d'faute c'est fou), la fin est tragique, et je t'ai trouvé hyper intelligente dans ta façon de raisonner, d'analyser ton chemin et tes sentiments, tu l'sais que j'vénère ton cerveau, mais l'amour nuit gravement à l'intelligence (ou à la raison ?) d'habitude, et là non, pas du tout. Doit-on conclure que tu es résignée ? J'en sais rien, je sais vraiment pas quoi dire, tu m'dis toujours que j'fais trop de compliments alors bon bah j'vais essayer d'me coucher. Tu m'a dit y'a un festoch le 25 c'est bien ça ? Je vais venir pour dans ces eaux-là donc si ça tient toujours
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Re: ben
Annah
09-07-10 à 20:03
Magnifique texte ! (je fais le compliment, tant pis si c'est trop ;) )
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MangakaDine
30-11-10 à 03:38
Je relis encore tes textes et qu'est-ce que c'est beau.
Il n'y aurait rien à ajouter.
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