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Control freak

La vérité c’est que ça fait des siècles que je m’ennuie. A se demander comment ça a pu ne pas me sauter à la gorge bien avant.

Il fallait vraiment s’ennuyer dans sa vie pour s’en inventer tant d’autres. Oui vous, mes fake cheris. Aussi loin que je me souvienne, j’ai inventé. Quand j’avais 5 ans, je racontais une vie à ma cousine qui n’existait pas et n’était pas la mienne. Je passais des heures à la captiver de ses trois ans de plus que moi avec mes récits trépidants qui n’étaient pas à moi, finalement.  Dedans, j’étais moi tout pareil, sauf que je vivais des choses insensées et que c’était bien. Il a toujours fallut que je brode, que j’invente. J’étais la scénariste de la cour de récré j’excellais dans les jeux de rôle. Peut être qu’à l’époque, j’étais juste une enfant. Oui à l’époque, c’était une très belle qualité, cette imagination là. Et ça n’était pas grave du tout.

Quand j’ai été trop grande pour trouver ça raisonnable, j’ai inventé la vie de ceux qui n’existait pas. Ils sont nés dans ma tête et ont grandis dans le cœur de ceux qui ont aimé leurs mots. Mais en vérité, aussi passionnantes que leurs vies ont pu être, aussi troublante que leurs existences ont été pour certains de leurs lecteurs, ils ne sont que l’enfant de mon terrible ennuie. Ils étaient ma vie de substitution.

Ils existent encore pour moi. Surtout lui. Je pense à lui et à toute la place qu’il a pris dans mon corps et dans ma tête. C’était moi la meilleure amie dont il parlait tout le temps. Je ne le réalise que maintenant. Et s’il manque à certaines, à moi il ne manque pas. Parce qu’il existe quelque part et c’est suffisant. Il continue la vie que je lui ai donnée, toujours aussi paumé bien sûr, mais grandis. Peut être même qu’il est devenu quelqu’un, quand moi je ne suis toujours que ce petit bout de moi-même.

Mais tout ça c’était devenu très malsain, vous voyez. Tromper les gens. Les faire aimer quelqu’un qui n’a pas de peau, qui n’a pas d’odeur. Ca s’appelle un peu, se prendre pour Dieu. Même si l’intention n’était pas là. L’intention a toujours été et restera toujours de tromper l’ennuie. Tuer l’ennuie. Ecraser l’œuf avant qu’il ne me dévore. Mais le résultat était le même, et j’ai finis par me dégouter.

Je me revois encore changer mes mots de passe au hasard la main devant mes yeux, et ne surtout pas regarder, pour ne plus pouvoir y retourner. Parce qu’évidement, ils étaient devenus essentiels. Je savais qu’un soir probablement, et malgré les bonnes décisions, je finirais par craquer. Alors ca a été la manière forte. La preuve vivante que je ne suis vraiment pas plus forte que moi.

Et puis le substitue n’a plus été nécessaire, ça a été l’absence momentanée de l’ennuie. C’était la fête et les amis tous les week end. Les gens. Tous ces nouveaux cerveaux à explorer. Une vie où il se passait des choses sans qu’on ne les provoque. L’ennuie était n’existait plus et mon vieux démon prenait des vacances. Et puis ca a été Costa, et l’amour qui va avec. L’amour instantané du premier regard où j’ai cru que ses yeux étaient verts. Comme pour me dire, en faite, attention tu te fais des idées. Tu vois seulement ce que tu veux voir.

Et c’est là, je crois, que le démon est revenu. Quand il a fallut qu’à chaque pas tout à fait chaotique qu’on a fait l’un vers l’autre, je devais à l’avance déterminer le décor, les mots et les gestes. J’inventais le film bien avant l’avant première. Et toujours, je me cassais la gueule sur la réalité. Oui, je crois bien que c’est à ce moment là, précisément, au premier coup de poignard de notre histoire qui n’était rien, que la réalité est devenue l’ennemie numéro un à abattre. Et c’est ce que j’ai tenté de faire. Je l’ai combattu très fort. J’ai nié les évidences, j’ai construis sur le rien. J’y ai cru quand rien ne s’y prêtait. J’ai avancé dans le vide total. A la lumière de mes évidences sans aucun fondement. A me persuader que c’était mes tripes qui me parlaient. Je me trompais. Et maintenant je suis là, complètement paumée au milieu de nulle part, les mains usés de n’avoir rien construis que de l’imaginaire, même pas du carton, non, de l’illusion total. Mon monde n’a aucune fondation. Je passe à travers. Je suis entourée de projections de ce que j’ai vécu. Et quand j’essaye de les saisir, elles disparaissent.

J’exagère certainement. Mon imagination nous a quand même permis de nous aimer quand rien ne laissait croire que ça serait possible un jour. Il faut croire qu’elle a sa force. Et puis j’ai du faire pousser un arbre ou deux par inadvertances. J’ai du grandir quand même, un peu. Je ne vis pas dans le néant. Mais quand même, c’est tellement vide. Ca me fait peur.

J’ai perdu tellement de temps à attendre mes rêves, mes petites fabrications de l’esprit rangées par catégories avec scenarios et dialogues incorporés. J’attendais que ça soit tout pareil. Je forçais les choses à y ressembler pour ressentir quelque chose. Parce que je n’ai aucune patience vous voyez. Parce que ca devait ressembler à ça le bonheur. C’était sûr. Alors qu’en vérité, c’est la surprise qui rend heureux. Je ne lui ai jamais laissé sa chance à celle là.

Je n’ai aucune idée de comment on change une mauvaise habitude qui fait partie de nous depuis si longtemps. Pour être honnête, je n’ai jamais vraiment essayé. Comment on fait pour accepter de ne surtout plus rien contrôler du tout alors même que ce jeu là est devenu inconscient. Je n’en ai aucune idée.

Alors c’est bien beau de faire face à ses démons. Mais bordel, comment on fait pour avancer ? Parce que c’est pas pour dire, mais j’aimerais bien être heureuse.

Ecrit par ryne, le Jeudi 7 Avril 2011, 10:09 dans la rubrique "Actualités".

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Commentaires

aphone

07-04-11 à 23:40

Sweety freak (oui c'est toi le freak !),
Le dernier paragraphe, j'aurais pu l'écrire, tellement je trouve qu'il me ressemble, je sais pas si t'as déjà écrit un truc qui faisait autant écho en moi. J'adore me foutre face à mes petits monstres, voir exactement où est le problème, et pourtant ne pas savoir comment le vaincre. Mais c'est déjà super de s'en rendre compte et d'en parler. Ensuite ça prend du temps. Et de la volonté.
Je crois que tu fais partie de ces humains qui ont une grande intelligence, et pour eux le quotidien n'est pas assez vaste, la vie n'est jamais assez mouvementée. Et pourtant je suis sûre que tu pourrais venir au bout de ton ennui et te construire une vie palpitante, avec plein d'amis et plein d'histoires.
Mais bon, tes fakes, c'est un peu normal, quand on a grandi à R**cq, avouez madame. Je serais probablement morte d'ennui dans un petit village. Moi je t'imagine tellement dans une ville qui bouge, Paris ou New-York, un grand truc. Et pourtant tu te vois bien dans une petite maison avec une ferme. J'ai jamais compris ce paradoxe. Pour moi t'es une fille qui déborde d'énergie et d'envie de vivre, d'être près des humains ... Mais tu réalises des choses, c'est faux ton histoire de vide, de vent, de même pas carton. Tu as laissé une empreinte indélébile en moi déjà, tu m'as beaucoup aidé, c'est peut-être pas un truc qui se touche ou qui se voit avec les yeux, mais c'est très présent. Suis-je clair ? je suis un peu crevée .... Mais il me fait réagir ton petite texte, ma moonette. Tu as une vision si différente de celle que j'ai de toi. Et je déteste que tu te dévalorises, j'ai l'impression qu'on s'attaque à toi et j'ai envie de casser la gueule à celui qui dit du mal de toi, mais en fait c'est toi, et j'ai l'air un peu con =)
Et ton imagination est merveilleuse. Tes inventions et tes mensonges je les aime autant que toi.
Tu vas encore dire que l'amour m'aveugle. ET ALORS ??? Il en faut des gens comme moi, pour se battre avec les méchants, boire des cocktails cul-sec et te faire faire du vélo en état d'ébriété. AVOUE !
Bref, pour moi tu es qqn de bien, sache-le, c'est écrit, rien ni personne ne l'effacera d'ici à part toi !
Et ça fait quand même 4 ans que je m'obstine à penser du bien de toi, pouet.
<3


MangakaDine

11-12-11 à 02:00

Je faisais un tour ce soir sur de vieilles épaves de jouebs et je suis tombée sur ça :
http://ryne.joueb.com/news/point-2

C'était le 23 juillet 2007. Autant dire, un bail.
Il y a des choses comme ça. Si tu ne les avais pas écrites, on aurait du mal à y croire aujourd'hui.


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