Ecrire

Ya pourtant tout un tas d'anecdotes qui mériteraient que j'prenne le temps comme avant. D'écrire.

J'ai presque l'impression qu'en ce moment, ce mot est un pays exotique et lointain. Presque, rien qu'en l'écrivant, ça sent les épices.

Je suis en froid avec les mots, en fait. Si je dois être honnête, ils riment tellement avec rapport de stage, dossier de psycho et nuits blanches que j'ai envie de les choper entre quatre murs et de passer leurs sufixes à l'acide, rien que pour qu'ils comprennent. Et puis en même temps non, je les aime toujours.

C'est le contexte aussi, qui n'est plus vraiment très claire dans ma tête. Pourquoi écrire? Et pour dire quoi? Je fais plus la différence entre la contemplation de mon nombril et l'écriture qui fait grandir. Avant les deux s'entrecoupaient un peu, parce que j'avais le même besoin des deux. Maintenant j'essaye d'en fuir un pour retrouver le deuxième, et c'est juste beaucoup trop compliqué. Parce que c'est prendre de nouvelles habitudes, et ça n'a jamais été mon fort.

Ya qu''à voir l'amour que je me trimballe depuis trois ans. Ya pas grand chose là dedans qui ressemble à de la réussite. Et pourtant par la force de l'habitude que je ne veux pas changer, il est toujours là. Ou bien c'est pour autre chose, mais j'ai même pas envie de le savoir.

Comme il faut tout recommencer. Réapprendre les mots, les remettre dans un ordre nouveau, je me sens toute petite. Et ça me rappelle que dans l'autre vie, celle où on marche et ou l'on parle, je ne suis qu'une gamine, ou que tout du moins, c'est une pensée qui me menace l'esprit, le silencieux sur sa tempe. Je suis immature. Je n'ai pas vraiment grandit. J'ai perdu mon temps, trop occupée à vouloir Costa. A tout faire, tout, dans une seule direction qui n'allait que vers ce nous qu'on a jamais eu qu'à moitié, et j'ai râté des étapes. Je suis presque restée au même endroit.

Ya pas grand monde qui aime bien se retrouver devant ses hontes. Et m'y remettre c'est un peu ça. Alors je recule, j'esquive. J'utilise les mots seulement pour tous ces trucs barbants qu'on nous demande à l'école.

Et puis bientôt, ça me reviendra. C'est pas comme si c'était pas plus fort que moi. Les mots, je l'ai déjà dit, ils m'ont trop apporté pour que je leur fasse la gueule. Surtout quand ils m'obligent à me regarder dans la glace.

Ecrit par ryne, le Mercredi 12 Mai 2010, 16:25 dans la rubrique "Actualités".

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